1. Quels sont aujourd’hui les grands enjeux pour le pôle Recours Distanciel ?
Le Pôle Recours Distanciel s’inscrit au cœur d’un environnement en pleine mutation. Les pratiques de jeu évoluent rapidement, se digitalisent et touchent également des publics plus jeunes et plus connectés. Nous devons adapter nos réponses à ces transformations, tout en préservant la réactivité et la dimension humaine qui font la force de notre accompagnement. La ligne SOS Joueurs, forte de ses 35 années d’existence, n’est pas seulement un espace d’écoute : c’est une véritable offre d’accompagnement et d’accès aux soins. En 2025, nous devrions dépasser les 10 000 appels entrants. Cela résulte à la fois des efforts déployés pour améliorer la visibilité du dispositif et de l’augmentation des besoins dans la population, notamment chez les 18–24 ans qui représentent désormais un quart de nos appelants.
2. Le repérage précoce des joueurs est une dimension que vous cherchez à renforcer. Comment cela se traduit-il ?
Le repérage précoce constitue un axe stratégique majeur de notre action. Pour ce faire, nous travaillons en amont et en aval avec l’ensemble des acteurs présents dans l’écosystème des JAH :
- les opérateurs de jeux, dans le cadre des obligations fixées par l’ANJ ;
- les structures en lien avec les jeunes et les familles ;
- les dispositifs institutionnels de l’addictologie (CSAPA, CJC, services hospitaliers…).
Il s’agit de repérer et d’agir le plus précocement possible. Aussi, nous aidons ces acteurs à mieux appréhender les enjeux liés au jeu excessif, à repérer les signaux faibles et à orienter le plus précocement possible les joueurs en difficulté vers les dispositifs spécialisés, et notamment la ligne SOS Joueurs, afin qu’un accompagnement concret puisse débuter sans délai. Ce travail repose sur une logique d’intersectionnalité et de co-responsabilité.
3. Quelles sont les grandes perspectives de développement pour 2026 ?
Nos priorités s’articulent autour de trois dynamiques :
- le renforcement de notre présence numérique
- l’accessibilité accrue de nos services
- la consolidation de notre offre de soins à distance SELF avec un déploiement multipartenarial.
Le premier axe fort concerne le programme SELF (Soins En Ligne Français), dont une nouvelle phase de consolidation débutera le 1er janvier 2026. Cette étape clé vise à confirmer la solidité de nos process et la pertinence de notre modèle thérapeutique, en vue d’un déploiement à plus grande échelle. Au total, 400 évaluations de joueurs permettront l’inclusion effective de 200 patients dans cette nouvelle phase.
Fidèle à sa démarche partenariale et redistributive, l’ARPEJ s’appuiera, pour la mise en œuvre du programme, sur ses thérapeutes internes, mais aussi sur un CSAPA partenaire et des psychologues libéraux expérimentés dans le champ des addictions et des jeux d’argent.
En 2026, nous lancerons également un espace numérique de discussion, complémentaire de la ligne téléphonique, pour offrir une réponse instantanée, confidentielle et particulièrement adaptée aux jeunes publics. Ce nouvel outil répondra à l’évolution des usages et facilitera le premier contact pour des joueurs qui n’osent pas encore téléphoner.
Parallèlement, nous travaillerons à renforcer la présence et le référencement du Pôle Recours Distanciel – SOS Joueurs, en ligne et sur les réseaux sociaux. Nous poursuivrons également l’amélioration continue du site sosjoueurs.org, dont la fréquentation ne cesse de progresser, ainsi que le développement du forum d’aide en ligne, qui a multiplié par trois son nombre d’inscrit en quelques mois.
Enfin, d’autres projets structurants sont en cours : l’évolution de notre offre téléphonique pour la rendre plus accessible, le renforcement des groupes de parole en distanciel dont le succès ne se dément pas.
Notre ambition est claire : faire du Pôle Recours Distanciel un modèle d’accompagnement moderne, connecté et profondément humain, à la hauteur des enjeux que posent les nouvelles formes de jeu et des attentes sociétales contemporaines.


